Gramercy Park

Christian Cailleaux, Timothée de Fombelle

Gallimard Jeunesse

  • Conseillé par (Libraire)
    3 décembre 2018

    GRAMERCY PARK


    « La vengeance est un plat qui se mange froid ». Telle pourrait être le sous titre de cette BD digne des meilleurs films policiers des années 50. Un dessin magnifique mis au service d’un scénario noir superbement mené. Suspense poétique garanti.

    Un chaos. Un véritable chaos. Vous mettez sur les pages, des ruches, un crapaud avec des ailes d’ange, un comptable allergique aux abeilles, une maison de repos pour fous, le toit de l’opéra de Paris, un building à Manhattan, des rubans de chaussons de danse, un meurtre, une vengeance. Vous mélangez le tout, et bien d’autres choses, et vous avez entre les mains « Gramercy Park » une formidable BD limpide et cohérente.

    Le scénariste Timothée de Fombelle, est un écrivain bien connu de la littérature jeunesse. Son scénario pour adultes reste cependant empreint de son talent originel. Dans la plus sourde et noire réalité de la mafia new-yorkaise des années d’après guerre, par ses mots distanciés et une voix off empreinte de poésie et de mystère, il réussit à faire parfois de son polar noir, un conte, où une petite fille, éloignée de sa mère et distante de son père, mafieux, évoque un monde imaginaire loin des contingences sordides des adultes.

    Le récit est en apparence saccadé, haché par une chronologie chahutée, mais le tour de force de ce montage est d’emmener le lecteur avec lui, toujours plus loin, chaque page révélant de nouveaux secrets, dans une compréhension aisée. On n’arrête pas la lecture de cette BD en cours de route. Comme un puzzle magnifiquement construit, chaque page rappelle les grands films noirs américains

    Cet univers est illustré à merveille par Christian Cailleaux, au sommet de son art. Il utilise ici de multiples techniques pour coller à la fois au réalisme et à l’imaginaire du récit. Fusain, aquarelle, encres de chine, mine et estompe, dans un subtil mélange, détaillent à profusion des images d’immeubles ou au contraire laissent de vastes arrière plans en blanc ou en monochromie. La voix off du récit lui a donné visiblement beaucoup de liberté permettant de ne pas paraphraser le texte magnifique et d’assurer un éclairage des scènes urbaines dignes des plus grands réalisateurs hollywoodiens. Affinant ici son fin trait noir il rend le lecteur amoureux de la mystérieuse héroïne Madeleine qui élève des abeilles sur les toits d’un building. Le visage allongé et posé sur un banc comme la sculpture de Brancusi « la muse endormie », vous hypnotise par la force de son ovale parfait et poétique.

    Gramercy Park est un petit parc privé et clôturé du quartier de Gramercy, dans l' arrondissement de Manhattan à New York. C’est là qu’une petite fille du nom de Billie a enterré dix sept clés de la grille d’entrée. C’est là que peut être est enterré le secret de l’histoire. Un chaos vous avait on dit, mais un chaos magnifiquement agencé pour construire une des plus belles BD policières de cette année.


  • Conseillé par (Libraire)
    19 mai 2018

    The life of the bee

    1954, sur le toit d'un immeuble à New York, Madeleine s'occupe de ruches en se remémorant son passé de danseuse à l'opéra de Paris. Dans l'immeuble d'en face, Mr Day, un caïd de la mafia se cache derrière ses rideaux tirés. Entre eux, plusieurs dizaines de mètres de vide, deux policiers en planque dans une voiture, un parc et un crapaud. Impossible de lâcher ce récit et ces personnages auxquels on s'attache rapidement avec l'envie irrésistible de connaître le lien qui les rattache.


  • Conseillé par
    22 avril 2018

    Madeleine rêve

    Gramercy Park est un minuscule lieu privé situé dans Manhattan. Affairée sur sa terrasse, Madeleine est une apicultrice du genre mélancolique. Depuis son poste aérien, elle observe cet îlot de verdure, et le voisinage. Madeleine est française d’origine, parisienne, ex-danseuse étoile tombée du ciel par amour pour Jeremiah. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1945, l’officier américain a convaincu la jeune fille de quitter la vieille Europe pour tenter l’aventure.

    Malgré un total désaccord du directeur de l’Opéra pour la laisser partir, mais avec la bénédiction de son grand-père, sa seule famille, Madeleine suit son homme outre-Atlantique et découvre « The Big Apple » à travers le hublot de sa cabine. La cagnotte constituée durant le service militaire fondant, peu à peu, un vilain mari remplace le gars charmant. Jeremiah Whitman retrouve alors les réflexes meurtriers acquis pendant le conflit et les transpose dans le monde interlope de la nuit new yorkaise. Des activités illicites qui le détournent chaque jour davantage de sa femme.

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  • Conseillé par (Libraire)
    13 avril 2018

    Gramercy Park ou les beaux matins

    Cette bande dessinée, illustrée par Christian Cailleaux, célèbre pour ses nombreuses illustrations pour Aire Libre, Futuropolis, Casterman…et scénarisée par Timothée de Fombelle, connu et reconnu pour ses romans jeunesses tel que Vango ou Le Livre de perle mais aussi plus récemment pour son incroyable Neverland…je me suis dis que le résultat ne pouvait être que bon. Mais à ce point là, je ne m’y attendais pas.

    Gramercy Park qu’est ce que c’est ?

    Gramercy Park c’est bien des choses, c’est une histoire d’amour, c’est une histoire de gangster, c’est l’histoire d’une femme et d’une autre, c’est l’histoire d’un homme et tant d’autres… C’est une histoire de passion et de calme. Et aussi de miel.

    Mais…de quoi ça parle ?

    L’intrigue se passe dans le New York des années 50, un New York aux tons pastels et moroses. Dans cette histoire, nous allons suivre Madeleine, une jeune femme française, vivant aux États-Unis et veuve depuis maintenant 3 ans. Ancienne danseuse classique elle plaque tout pour partir avec son mari et laissera derrière elle bien des choses dont son grand père et sa passion pour l’apiculture. Maintenant veuve, elle redécouvre cette pratique et préfère passer du temps avec les abeilles plutôt qu’avec les autres êtres humains. En face de chez elle, un seul voisin, un certain M. Day. On se sait rien de lui, si ce n’est qu’il semble très riche et très puissant. Madeleine passe ses journées à l’observer et ira même jusqu’à le suivre. Mais dans les rues de New York bien loin des beaux matins et des abeilles se jouent les drames humains, et parmi ces drames celui qui lie nos deux héros.

    Je n’en dirai pas plus !

    Il faut lire Gramercy Park. Je ne peux pas vous en dire plus sur cette bd sans vous gâcher le plaisir de la lecture et de la découverte. Les graphismes sont doux, étonnants, déroutants…Christian Cailleaux nous propose de véritables jeux de lumière qui sublime la complexité des personnages. Quant au scénario de Timothée de Fombelle, il parvient à nous tenir en haleine sans pour autant être violent, agressif ou pressé. Ce livre n’est que douceur, la douceur de la consolation et des beaux matins.