Toi au moins, tu es mort avant

Sylvain Ricard, Myrto Reiss, Daniel Casanave

Futuropolis

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    5 avril 2013

    Chronique

    Chrònis Mìssios, tel est son nom.

    Chrònis Mìssios… Fils d’ouvriers, né dans le Nord de la Grèce en 1930. Témoin impuissant de l’arrestation de son syndicaliste de père, alors qu’il n’a que 8 ans. Combattant de l’Armée démocratique urbaine, branche du Front national de Libération, qui lutte contre forces de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Les fachos sont vaincus, mais les lendemains déchantent. En effet, la guerre civile éclate bientôt au pays de Solon et de Clisthène, opposant partisans des forces de gauche et de droite. Le berceau de la démocratie prend feu, apportant son lot de douleurs innommables.

    Chrònis, militant communiste de 16 ans, est arrêté dès 1946.

    Torturé et condamné à mort, le garçon végète 9 mois en prison, à Corfou sans perdre la raison… Porté par un idéal, il survivra avec rage à toutes les agressions, physiques et morales. De justesse, il échappera finalement à la peine capitale.

    Mais ce n’est là que le début d’une vie d’engagement et de souffrance, où la grandeur de l’Homme devra sans cesse affronter la brutalité sans bornes…

    En 1985, Chrònis Mìssios décide de se livrer, dans une biographie bouleversante. Sylvain Ricard, scénariste dont on connaît l’attrait pour les histoires militantes, a décidé de l’adapter pour les éditions Futuropolis. Le texte est beau, terriblement touchant.

    Le dessin de Daniel Casanave, que l’on n’attendait pas forcément sur ce terrain-là, est quant à lui d’une efficacité redoutable. Il vous prend aux tripes, de la première à la dernière page…

    Bert’

    lire la chronique illustrée : http://www.brestenbulle.fr/?p=10382