Jusqu'au prodige
EAN13
9782363391773
Éditeur
Finitude
Date de publication
Collection
FINITUDE
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Jusqu'au prodige

Finitude

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Une jeune fille, Thérèse, est retenue prisonnière par celui qu’elle appelle le
Chasseur. Elle est chargée de s’occuper des animaux sauvages qu’il garde en
cage, ses « trophées ». Il en manquera pourtant toujours un, le Prodige, un
renard noir mythique dans la région. Malgré tous ses efforts, le Chasseur n’a
jamais pu éteindre la volonté de liberté de Thérèse, pas plus que celle des
animaux qui s’étiolent en captivité. La jeune fille, arrivée dans cette ferme
perdue entre forêt et montagne par les hasards de l’Exode, a toujours gardé
l’espoir de retrouver son frère. Avant qu’ils soient séparés et qu’il rejoigne
le Maquis, il lui avait donné rendez-vous dans un village. Quand Thérèse
trouve enfin le courage de s’enfuir, elle sait que le chasseur va la traquer,
que les soldats infestent les bois. Seule sa connaissance de la forêt, sa
compréhension de la nature lui permettront de s’en sortir. Et lorsque cela
devient trop difficile, elle se réfugie dans ses souvenirs et dans la poésie,
ultime barrière à la noirceur des hommes. Après une longue course, elle arrive
au point de rendez-vous et découvre un village vide, détruit par le feu.
Désespérée, sa raison vacille et elle se laisse mourir quand, réalité ou
fantasme, le Prodige, le fabuleux renard noir, arrive pour la guider vers
l’orée des bois et le monde des vivants. La nature est au centre de ce roman,
elle y joue un rôle essentiel et devient une sorte d’entité composite de tous
les êtres qu’elle abrite, y compris Thérèse. Les descriptions de la faune et
de la flore en font un personnage à part entière. Pour Thérèse, la nature est
à la fois le lieu idyllique de l’enfance, le témoin silencieux d’un lien
fraternel fusionnel, mais aussi sa protection et son refuge dans sa fuite.
Plus symboliquement, la forêt devient le lieu du répit et de l’apaisement dans
le tumulte des pensées de Thérèse, en opposition avec l’Homme, toujours
menaçant et inquiétant. La nature rédemptrice est le gage de la liberté. Récit
aux allures de conte, chaque rencontre au sein des bois marque un temps fort
de l’histoire et accompagne le double cheminement de Thérèse, dans sa quête et
dans sa conscience. Le rythme des phrases épouse les pensées les plus intimes
de la jeune fille, en illustrant leur flux irrégulier, saccadé, parfois
fiévreux mais toujours sensible et intense. L’auteur crée une mosaïque de
sensations et d’images poétiques ou angoissantes qui convoquent tous les sens.
Oscillant sans cesse entre le naturalisme des descriptions et l’onirisme des
sensations, entre la peur et l’émerveillement, ce texte envoûtant fait naître
chez le lecteur un sentiment d’irréalité. Troisième roman de Fanny Wallendorf,
Le Prodige complète une œuvre déjà profondément originale, où la matérialité
des corps et de la nature se conjugue avec une poésie et une spiritualité
inspirées de l’enfance. Fanny Wallendorf est entrée en littérature par le
biais de la traduction : des Entretiens de Raymond Carver puis, chez Finitude,
les deux volumes de correspondance de Neal Cassady (avec Kerouac, Ginsberg,
Burroughs…) & les romans de Phillip Quinn Morris. Son premier roman, L’Appel,
est paru en 2019. Variation sur les années d’apprentissage du sauteur en
hauteur Dick Fosbury, il a été très remarqué à sa sortie. Les critiques et
libraires s’accordant sur l’originalité de l’auteur et la sensibilité de sa
plume. L’Appel a été repris chez J’ai Lu. Les Grands chevaux, un roman à la
fois flamboyant et crépusculaire est paru en 2021. Il sort chez J’ai Lu en
octobre 22. Au travers des destinées de deux marginaux, dont un cracheur de
feu, Fanny Wallendorf affirmait déjà que seules la passion et une nature
rédemptrice étaient un remède à la peur de vivre. Ce sont ces deux thèmes qui
sous-tendent son troisième roman, Le Prodige.
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