Demain, je tue le plus con, Polar rural
EAN13
9782848197210
ISBN
978-2-84819-721-0
Éditeur
Éditions Créer
Date de publication
Nombre de pages
197
Dimensions
21 x 14,8 x 1,6 cm
Poids
275 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Demain, je tue le plus con

Polar rural

De

Éditions Créer

Offres

Autre version disponible

EXTRAIT
JOK’AIR


Non, ce soir je n’rentre pas
Je vais rouler jusqu’à qu’la voiture tombe en panne
Yseult – 2019
Mon vieux Christophe,


Oui, je sais. Tu te dis que si ton pote Gaston Baupaire prend la peine de t’écrire après plus de cinq ans de silence, c’est qu’il a besoin d’argent. J’ai toujours été un panier percé comme disait ma grand-mère Aglaé et si j’avais sur mon compte tous les euros que j’ai laissés dans les bistrots de nos vingt ans, je suis certain que je pourrais solder le crédit de ta maison. Non ! Si je prends la peine de t’écrire, c’est que je suis certain que les événements que j’ai vécus ces derniers mois valent bien tous les polars que tu as pu publier à ce jour. Oui ! Parce que, même si je reste jaloux de ta réussite, je suis de près ta carrière littéraire.
L’ayatollah de Saint-Cernin ! Certainement as-tu entendu parler de cette affaire plus d’une fois dans les médias ? Mais ce que tu ignores, c’est que je réside dans cette petite commune depuis plus de trois ans et que j’ai été mêlé de près à cette série de meurtres. Même de très près.
Plus d’une fois, j’ai pu hésiter à déterminer à quel moment une histoire débute réellement. Pour celle qui m’a concerné, ce n’est absolument pas le cas. C’est bien simple, c’était le 10 mai dernier. Dès le lendemain, tous les journaux régionaux, qu’ils soient écrits ou télévisuels, en faisaient leur grand titre. Et bien sûr, à Saint-Cernin-sur-Cher, on ne parlait que de ça.
Tu te demandes ce que je fais à présent dans une telle contrée, moi qui ne jurais que par la vie citadine et ses plaisirs. Avant d’aller plus loin dans mon récit, je dois te relater toutes les mésaventures qui me sont survenues depuis ton dernier passage à Paris. Ce qui nous ramène bien cinq ans en arrière.
Mais pour ça, il faut que je te parle de mes histoires sentimentales. Toi qui savais tout de mes succès d’un soir (ce qui t’avait permis par ailleurs de me piquer Sophie – non, non, je n’ai pas oublié), je sais que tu m’écouteras sans te moquer.
Même si tu n’avais jamais eu l’occasion de la rencontrer, je t’avais déjà parlé de Marion, cadre dans une boîte d’assurance à la Défense (le quartier, pas l’armée). J’avais fait sa connaissance quand je travaillais dans la maintenance informatique chez Mark&S.I.S. Son entreprise était cliente chez nous et je l’avais rencontrée lors de mes missions à leur siège. Je n’avais rien fait pour ça, mais elle était tombée amoureuse le premier jour. Je ne m’étais pas méfié, elle, en tailleur noir et hauts talons, moi, dépenaillé et pas rasé. Mais Marion avait eu un destin contrarié par ses parents. Ceux-ci l’avaient obligée à faire une école de commerce alors qu’elle aurait préféré être punk à chien, assise avec ses potes devant les centres commerciaux. La réussite professionnelle, le statut social lui avait fait remiser dans un tiroir à chimères ses rêves décadents, mais en me rencontrant, elle les crut à nouveau possibles.
Première erreur de sa part.
Christophe, tu le sa
S'identifier pour envoyer des commentaires.