Coup de coeur de Rémi
Un livre magnifique, mélancolique, habité.
Pierre Adrian (que nous avions reçu à la librairie il y a quelques années pour Des âmes simples) propose un roman sur les vacances d'été, sur les moments d'oisiveté en famille, où le temps passe doucement à regarder les enfants grandir et les vieux devenir vieux. Nous voilà projetés en Bretagne dans la tête d'un jeune un peu vieux, surpris malgré lui que l'enfance et la jeunesse, si vite, si rapidement, sont déjà derrière lui.
Un été en pente douce, le soleil, la plage, les repas en famille, les cousins qu'on ne voit jamais, et le rêve idiot que tout cela se reproduira, été après été, pour toujours.
Malheureusement, un drame se noue en sourdine, et vient saisir le lecteur par sa violence et son injustice. Vous saurez, vous aussi, pourquoi "Brest est la porte du ciel"...
Un émerveillement.
Coup de coeur de Rémi
Le roman d'Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu'au futur lointain où l'humanité joue sa survie à bord d'un étrange vaisseau spatial, en passant par l'Amérique des années 50 à nos jours. Tous ses personnages ont vu leur destin bouleversé par La Cité des nuages et des oiseaux, un mystérieux texte de la Grèce Antique qui célèbre le pouvoir de l'écrit et de l'imaginaire.
Anthony Doerr offre là un roman généreux, gourmand presque, avec des personnages forts, avec des époques, des histoires, des préoccupations, extraordinairement variés qui s'imbriquent, se répondent, sans jamais nous perdre.
Les descriptions de la nature sont époustouflantes, la vitalité extraordinaire du romancier - un virtuose, osons le mot ! - donne le vertige. Il y a un souffle, là-dedans, et un vrai romantisme qui plaira aux férus de littérature : Anthony Doerr croit profondément au pouvoir des livres, et, si ce n'est déjà fait, il met ici tout son talent pour convertir son lecteur à sa foi.
Un livre étonnant et magnétique.
Coup de coeur de Rémi
Pour moi, on tient là la révélation de la rentrée littéraire. Les Enfants Endormis m'a scié, m'a remué, bouleversé, ému, effaré.
Anthony Passeron revient sur une histoire familiale, et plus précisément celle de son oncle Désiré, qu'il n'a pas connu, mort du SIDA au début de années 90.
Il fait le portrait d'une France décontenancée par cette maladie, qui marque au fer rouge les malheureux qui la chopent; et par l"irruption, dans les petites villes paisibles, de la drogue dure, ou comment les jeunes qui se bituraient au mauvais alcool se retrouvent, un matin, dans un caniveau, une piqûre dans le bras.
C'est surtout, et d'abord, un hommage bouleversant au courage familial, à l'héroïsme silencieux de l'entourage, qui doit tenir debout et vivre leurs vies malgré le drame qui se noue chez Désiré, sa femme et leur fille...
Anthony Passeron ne s'arrête pas là, et tisse, entre les chapitres de son texte, le récit de la recherche médicale contre le Sida.
Au final, on a entre les mains un texte bouleversant, d'une maîtrise sidérante, et qui vous mettra le cœur en vrac.
Une réussite totale.
Coup de coeur de Rémi
Stéphane Emond revient sur un épisode crucial de bon nombre de familles françaises : l’exode de 1940. Sa grand-mère y laissera la vie, ainsi que le nourrisson qu'elle portait dans les bras...
L'auteur choisit de revenir sur les terres qui ont porté sa famille et s'attarde sur les paysages, les odeurs, les lieux, qui portent l'identité familiale. Il fait également un hommage bouleversant à son père, travailleur du bois, lumineux de la première à la dernière page de ce texte précieux, sincère, habité, et d'une immense élégance.
A lire absolument !
Coup de coeur de Rémi
L'Espagnol Arturito Pomar et l'Américain Bobby Fischer ont ceci en commun d'être des enfants prodiges. D'ailleurs, ils traîneront toute leur vie leurs petits sobriquets au lieu de leurs prénoms respectifs...
Dans le petit monde des échecs comme ailleurs, les enfants prodiges fascinent... Toutefois, les adultes qu'ils deviennent déçoivent bien souvent.
Dans le cas précis de Pomar et Fischer, ils portent sur leurs épaules, en plus de leur ambition, les espoirs de leurs pays en quête de prestige. Ils doivent composer avec une pression et un enjeu qui dépassent de très loin ce petit jeu subtil auquel les enfants et les vieillards jouent dans les parcs....
Au travers d'une partie jouée à Stockholm en 1962, Paco Cerda convoque (accrochez-vous) : les destins des deux joueurs, l'Espagne franquiste et les cadavres qu'elle traîne, l'espionnage de la CIA, celui du KGB, Boris Spassky, le déclin de l'empire américain, les soubresauts de l'église catholique...
Autant d'épisodes, formant un patchwork étonnant, où l'Histoire a broyé, a contraint, et a transformé des destins ordinaires en rois, dames, tours, cavaliers ou - le plus souvent - en simple pions.
Un roman fascinant de bout en bout.