Expulsion
EAN13
9782315005864
Éditeur
Max Milo Editions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Expulsion

Max Milo Editions

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L’hôpital était en travaux, défiguré par les baraques de chantiers, les sacs
de ciment, les gravats, mais le jardin était entretenu avec application. Il
exhibait un panachage de fleurs printanières entourant une fontaine. Quelques
patients croisèrent, tête baissée, notre procession sans gloire, connaissant
probablement, pour en être chaque jour les témoins, le motif peu bucolique de
notre promenade. (…)Je ressentis les premières contractions. La sensation
était étrange, comme si les molécules de mifégyne, autrement nommées RU 486,
me palpaient l’intérieur du ventre. J’allais accoucher de rien, mais j’allais
accoucher quand même.

Marie commence une carrière prometteuse à la télévision lorsqu’elle tombe
enceinte. L’avortement paraît une solution simple et mineure dans un pays où
il est pratiqué par plus de 220 000 femmes chaque année. Mais en expulsant son
fœtus, c’est de toute son existence que Marie s’extrait. De sa sœur qu’elle
croyait connaître, de son emploi où on la juge, du père de l’enfant, un de ses
amants de passage, et finalement d’elle-même et de ses rêves d’enfant ; si
l’avortement est légal il n’en est pas moins souvent vécu dans la culpabilité
et la honte. Une minuscule boule de sang expulsée dans une cour d’hôpital peut
faire basculer une vie. Dans une société où les lois tolérantes ne changent
pas toujours les mentalités, où les positions morales ne permettent pas
toujours de comprendre les comportements et les choix, on peut se demander,
comme le fait un des personnages du livre, si ce système n’est pas devenu
totalement “ contre-nature”. Ce court roman lumineux et incisif, loin d’être
un témoignage intempestif pour ou contre l’IVG, est une métaphore violente sur
le divorce de l’intime et du social. Pulsion de vie et pulsion de mort s’y
affrontent en une dialectique déchirée, où les coupables ne sont pas les
hommes, mais un système qui favorise l’incommunicabilité générale. Poignante,
cette tragédie en trois actes plonge au cœur de l’actualité : en janvier 2005,
la loi Veil aura, comme l’héroïne du livre, trente ans…

Pour la première fois, une femme et un homme collaborent pour évoquer dans un
roman avec une dimension psychologique, sociale et économique, le tabou de
l’avortement.

Hélène Delmotte, 35 ans, est journaliste, spécialisée dans la presse santé et
la question de l’IVG.

Luis de Miranda, 33 ans, est romancier (A vide, Denoël ; Le Spray, Calmann-
Lévy) et essayiste (Ego trip, Max Milo).
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