La Loire, le département : perspectives

"Du plus loin qu'il m'en souvienne…" C'est César qui parle le premier - au
Livre VII de ses Commentaires - de ce territoire occupé par les Ségusiaves. Ce
n'est pas encore la Loire, ni même le Forez… Roanne et Feurs attendront
Ptolémée pour s'inscrire comme cités principales… on aurait pu tomber sur de
plus humbles défricheurs ! La Loire ? C'est encore ce grand fleuve sauvage… le
dernier ? "Loyre fameux, qui ta petite source enfles de maintz gros fleuves"…
chante Du Bellay. La Loire, c'est ce comté, qui s'enfle du Lyonnais, qui s'en
détache par bulle papale… qui s'y rattache par décret révolutionnaire pour
devenir ce département du Rhône-et-Loire, et puis qui rompt encore ses liens
avec Lyon la rebelle… Les aléas d'une Histoire jamais figée. Certes. Mais une
Histoire qui a modelé ces paysages en un vaste chemin de ronde médiéval… parce
que la Renaissance choisira le cours inférieur de la Loire, une Histoire qui
les a sanctifiés sur le chemin comtal de toutes les Croisades, une Histoire
qui se calque, comme en filigrane, sur ce vaste territoire de plaines, cernées
des "Montagnes du Soir", des Monts du Forez, de la Madeleine et des "Montagnes
du Matin ", aux confins du Lyonnais et du Beaujolais. La Loire, c'est ce
département vert, ourlé de deux parcs naturels, le Pilat et le Livradois, hors
limites, pour abolir l'image au noir de mine de sa ville préfecture Saint-
Étienne. La Loire encore, goûteuse, savoureuse, qu'enflent les chroniques
gastronomiques… et qui se ressource à ses multiples eaux minérales. Une Loire
enfin, toute en perspectives. Économiques. Culturelles. Touristiques. L'avenir
en lignes d'horizon.