Chimères autochtones, Le malentendu identitaire en Méditerranée
EAN13
9782811126919
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Chimères autochtones

Le malentendu identitaire en Méditerranée

Karthala

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Les mots « patrimoine », « racines », « identité » sont de plus en plus
présents dans le lexique des argumentaires scientifiques et nationaux. Ils
sont devenus des mots-clefs incontournables qui ne promeuvent pas seulement la
sauvegarde, voire la sacralisation de monuments, de paysages et d’objets, mais
charrient aussi la conservation et la fossilisation de formes, idées ou dogmes
socioculturels. La métaphore la plus fréquente de l’enracinement est, en
effet, l’arbre et l’on répète à l’envi que de belles frondaisons et des troncs
solides s’obtiennent grâce à de profondes racines.
La « mondialisation » et la crise conjointe du modèle économique libéral
interrogent de manière impérieuse le rapport entre l’individu et la nation,
entre la personne et le sol, le résident et le territoire.
L’actualité réveille aussi une notion jamais complètement endormie en France
et ailleurs, l’« identité nationale », et restaure pour certains la validité
du « récit national » en disqualifiant la recherche historienne, vidée de sa
substance par la volonté d’établir une galerie de portraits qui livrerait
l’essentiel. Parmi les idées qui paraissent autoriser ce déploiement lexical
tellurique et identitaire, on compte en bonne place la notion d’autochtonie,
souvent employée, ou remployée ainsi que l’écrivent les archéologues, mais
rarement remise en question, comme si son sens allait de soi.
Ce recours actuel au concept d’autochtonie oblige à un retour vers le mot et
son sens, pour ceux qui l’ont forgé en pays grec ancien et pour ceux qui
souhaitent aujourd’hui l’utiliser, ou en suspendre l’usage, à bon escient.
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