Un très grand amour
EAN13
9782070128198
ISBN
978-2-07-012819-8
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Blanche (1)
Nombre de pages
256
Dimensions
20,5 x 14 x 2 cm
Poids
325 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Un très grand amour

De

Gallimard

Blanche

Offres

« Sur son lit de souffrances, quelques semaines avant de mourir, maman m'avait mis en garde :

" Qu'est-ce que c'est bête, un homme.

- Je ne comprends pas.

- C'est bête, égoïste et pas fiable. Antoine, promets-moi de ne jamais te comporter comme un homme. "

Je me souviens que j'avais hoché la tête. Encore une promesse que je n'ai pas tenue. Je suis toujours resté à l'affût. Même quand j'étais heureux en ménage, ce qui fut souvent le cas, je continuais à rechercher le très grand amour, celui qui, selon Spinoza, constitue un « accroissement de nous-même ".

C'est exactement la sensation que j'éprouvais en observant la jeune fille aux cheveux d'or. Je m'accroissais. Je m'élevais aussi. »
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Interview de Franz-Olivier Giesbert

Le nouveau livre de Franz-Olivier Giesbert, journaliste, écrivain, homme de télévision, patron de presse, a pour titre : "Un très grand amour" (éd. Gallimard). Il met en scène Antoine Bradsock, écrivain dans la cinquantaine, insatisfait, malade, tiraillé de toutes parts entre les femmes qu’il a quittées (et dont il n’arrive pas à se détacher) et celles dont il rêve. Dans ce roman très attachant, l’écrivain raconte les multiples vies d’un homme mûr, son presque double, ce qui l’invite à avertir en début de livre : « Ceci est un roman et il ne faut pas le lire autrement. Tous les personnages de ce livre sont purement imaginaires, sauf l’amour, le cancer et moi-même ». Interview d’un charmeur qui joue magnifiquement avec les mots et les sentiments.

On pourrait dire que Un très grand amour, c’est le roman d’une rupture étudiée de manière entomologique, d’un chagrin d’amour, écrit par un homme qui a été quitté pour la première fois ou, du moins, le ressent comme tel, et qui analyse avec pertinence et finesse les relations de couple ?

Merci pour les compliments qui, je l’espère, sont justifiés. Après ça, je ne peux vous contredire : c’est vrai que la trame du livre est l’histoire de la vie et de la mort d’un amour. Comme Julien Green, j’écris mes livres pour savoir ce qu’il y a dedans. Quand ils sont terminés, je peux donc mieux en parler, je comprends enfin ce que j’avais voulu faire : il n’y a pas à tortiller, l’amour est l’essentiel de mon propos. C’est lui qui a guidé la pointe de mon feutre de la première à la dernière ligne.

On pourrait dire que c’est un livre qui parle des relations familiales compliquées d’aujourd’hui, familles recomposées où les pères ont des enfants de l’âge de leurs petits-enfants, où les fils protègent les pères ?

Oui, on peut le dire aussi. Antoine Bradsock ressemble à ses hommes et à ses femmes d’aujourd’hui qui n’acceptent pas de vieillir. En plus, il lui faut jongler continuellement avec toutes ses « familles », ses enfants du premier, du second et du troisième lit, ce qui le rend encore plus pathétique.

On pourrait dire que c’est un livre sur la lâcheté des hommes et sur leur inquiétude suprême que vous décrivez de manière assez triviale en citant un homme politique enjoignant à son médecin : Faites quelque chose, mon truc ne répond plus ?

La lâcheté des hommes, c’est un euphémisme. Ils savent aimer, oui, mais ils ne savent pas rompre ni trancher. Ils mentent, ils gardent, ils accumulent. En ce qui concerne le sexe, il me semble que c’est souvent leur crucifixion.

On pourrait dire que c’est un livre qui évoque le cancer et ses effets destructeurs aussi bien physiques que psychologiques ?

Le cancer est un personnage secondaire de mon roman. Une sorte de révélateur qui va faire exploser le très grand amour, comme je l’ai souvent constaté autour de moi.

On pourrait dire que ce nouveau livre a été écrit pour rendre hommage aux écrivains que vous aimez, Giono, Steinbeck, Camus, Michel Tournier et surtout Julien Green dont vous dressez un portrait tendre et affectueux et dont vous citez une phrase en exergue : "La vérité est un scandale. Toute vérité. La preuve, on l’a clouée sur la croix ?"

Je rends hommage à ces écrivains chaque jour que Dieu fait. A eux et puis aussi à Dostoïevski, à Nietzsche, à Spinoza, à saint Augustin, à Norman Mailer, à Blaise Pascal, à J.M.G. Le Clézio, à Stefan Zweig, à Colette, à tous ceux dont les ouvrages sont empilés au pied de ma table de chevet. Souvent, les émotions de la vie quotidienne rappellent une phrase, un passage ou un page d’un de leurs livres.

On pourrait dire que c’est le livre où vous parlez le mieux de votre amour de la nature croquée avec gourmandise à travers chèvres, ruisseaux, cigales ou nourriture ?

Attention, vous me faites rougir…

On pourrait dire que vous écrivez des romans pour pouvoir glisser ces mots que le journaliste que vous êtes ne glisserait jamais dans un article, comme la fruition ou le verbe ramentevoir par exemple ?

Je me bats depuis des années pour réintroduire dans notre langue des mots de vieux français qui ont malencontreusement disparu. Vous en avez cité deux, mais il y a aussi marrisson (chagrin), bêterie (bêtise). Sans oublier déïfique, célestiel et plein d’autres.

Finalement, votre roman, c’est tout simplement celui de la quête du bonheur, malgré tout. Ou bien est-ce plus compliqué que ça ?

C’est aussi simple que cela. « Mais qui est heureux aujourd’hui ? disait Chamfort. Quelques malheureux. »

Version courte de la rencontre avec Franz-Olivier Giesbert à la librairie dialogues à Brest, à l'occasion de la parution de son livre "Un très grand amour" (Gallimard).


Version longue de la rencontre avec Franz-Olivier Giesbert à la librairie Dialogues à Brest, à l'occasion de la parution de son livre "Un très grand amour" (Gallimard).

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