L'Arbre des anonymes

La Pensée médite tout haut, lorsque la Voix vient l'interrompre. Leur discours est contraire : la Pensée voudrait parler de Bònanman, son aïeule, et de l'inhumanité de sa vie d'esclave. Mais la Voix veut étouffer jusqu'à l'idée même de sa négritude, invoquant la modernité et l'ouverture d'esprit. S'engage entre elles un échange souvent virulent qu'un troisième personnage vient bientôt troubler, psalmodiant poésies et proverbes. Ce livre salubre s'attaque de front à un mot qui depuis des siècles sédimente dans les consciences, en couches successives de non-dit : « esclavage ».