Saint-Jean-de-Luz de A à Z

«Comme tant de mes compatriotes Donibandar, le sentiment d’une déchéance de notre cité me hante. L’explosion des résidences secondaires, la multiplication des volets fermés la plupart de l’année, l’absence de cris d’enfants dans nos rues désertées, la gangrène de l’argent roi deviennent les ingrédients d’un futur angoissant. Fuyant la morosité, je me décide d’aller voir Mari Kutzu, Luzienne d’un âge respectable qui espépisse, telle une commère. Curieuse de tout, réputée pour ses ragots, parfois à la limite langue de vipère, emblématique de la cité corsaire, elle sait se muer en simple conteuse. Ainsi est né ce récit où j’ai donné la parole à Mari Kutzu. Parmi les lettres de l’alphabet que j’ai proposées, elle a fait son choix. Certes, tout sur Saint-Jean-de-Luz ne sera pas dit. Ses paroles oscillent entre descriptions, éclats de poésie, « coups de gueule » ; mais surtout, elles sont imprégnées de l’attachement viscéral porté à notre petite cité et du refus de la voir perdre son âme. »