Le bonheur des autres

Jean-Pierre ou l'intransigeance. Vivre, c'est pour lui refuser toutes ces concessions et compromissions qui constituent la trame de la vie sociale et que lui, Jean-Pierre, appelle avec mépris «le bonheur des autres». À la poursuite de ses chimères, il côtoie les marginaux qui, comme lui, refusent le monde : drogués, homosexuels, parasites, mais leurs esclavages lui apparaissent encore plus terrifiants que ceux de cette société qu'ils rejettent. Sa tentative pour ressembler à ces bourgeois tranquilles et sûrs d'eux-mêmes dont il a horreur tourne court et le renvoie vers la solitude. Personne pour l'aider. Rien d'autre qu'un souvenir. Celui de Juan le Pur, révolutionnaire espagnol, et de Manuel le Traître, avec qui Suzanne est partie. Souvenir de plus en plus pressant, de plus en plus présent, au fil de son récit, pour lui apprendre ce qu'il pressentait ou devinait déjà.